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Les valeurs de la nation France.

Les valeurs de la nation France.

 

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Cinq jours après avoir approuvé l'expulsion de trois clandestins afghans par un vol groupé, le premier depuis 2005, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a annoncé dimanche un "grand débat sur les valeurs de l'identité nationale".

L'ancien dirigeant socialiste passé à l'UMP a expliqué qu'il souhaitait réfléchir "sur ce que c'est d'être français", déclenchant un tir de barrage à gauche, où l'on dénonce à tout le moins une manoeuvre politicienne, et au Front national, qui accuse l'UMP de détournement électoraliste.

L'UMP de son côté a revendiqué le droit de défendre la "douce France chantée par Charles Trénet" qui serait menacée par une mondialisation synonyme d'uniformisation.

Entre autres propositions, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale a jugé qu'il serait "bon" que les jeunes Français chantent la Marseillaise au moins une fois par an.

L'idée d'Eric Besson fait écho à un colloque intitulé "Qu'est-ce qu'être français" le 4 décembre à l'Institut Montaigne dont Nicolas Sarkozy prononcera le discours de clôture, lit-on sur le site internet de ce cercle de réflexion proche des milieux d'affaires.

Pour l'analyste Jérôme Fourquet, le président a pris le risque de froisser son électorat ces derniers mois - de la taxe carbone à la promotion annoncée, puis déprogrammée, de son fils Jean à la tête du quartier d'affaires de La Défense - et se devait de "clarifier la ligne qui était un peu brouillée".

"Eric Besson a donc été chargé de refaire du Sarkozy dans le texte", explique le directeur du département politique à l'institut Ifop.

"PLUS C'EST GROS PLUS ÇA PASSE"

A l'instar de la sécurité et de l'immigration, "l'identité nationale fait partie de l'alchimie qui a fait sa victoire" en 2007, juge le politologue pour qui le président de la République "réenclenche la séquence" avant les régionales de mars prochain.

Dimanche, Eric Besson a promis un "grand colloque de synthèse" pour février, à quelques semaines du scrutin, le dernier à l'échelle nationale avant la présidentielle de 2012.

Tout en se défendant de mener une manoeuvre électorale - des élections, "il y en a tout le temps" - Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, a estimé qu'il y avait "urgence" à recentrer les débats au sein de la majorité.

Il faut "confirmer que nous sommes nous-mêmes, que nous n'avons pas changé par rapport aux élections de 2007 et aux engagements du président de la République, que rien n'a été oublié et que tout est sur le métier", a-t-il déclaré lors de son point de presse hebdomadaire.

Pour le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, "plus c'est gros, plus ça passe (mais) "les citoyens ne se laisseront pas prendre une seconde fois par ces sirènes réchauffées".

A gauche, les réactions les plus vives sont venues du Parti communiste pour qui la France vit aujourd'hui un "retour du pétainisme le plus nauséabond". "A quand les meetings de l'UMP où l'on entonnera 'Maréchal nous voilà' ?", s'interroge Pierre Laurent, coordinateur national du PCF.

Au Parti socialiste, le député Christian Paul a fustigé une "diversion" de l'UMP mais surtout invité ses pairs à ne pas tomber dans le piège présidentiel.

Sur l'histoire nationale, l'immigration et les valeurs républicaines, le PS doit présenter "d'autres idées de la France", dit-il dans une tribune sur le site Mediapart.

Il faut s'opposer "à une vision conservatrice, repliée et manipulatoire de l'identité collective de notre pays", écrit celui qui dirige au PS le "Laboratoire des idées" chargé de rédiger le programme présidentiel pour 2012.

Avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse