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SCIencextrA
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Obama fait passer sa réforme des soins.

Obama fait passer sa réforme des soins.

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A 22 heures 45 ce dimanche, heure de Washington, c’était fait, enfin. Tard le soir, et le jour du Seigneur, pour bien dramatiser l'évènement, la Chambre des représentants a voté, par 219 voix contre 212, la réforme de l’assurance maladie portée à bout de bras depuis plus d’un an par Barack Obama. Le minimum pour adopter la loi était de 216 voix. Les démocrates ont donc réussi à grappiller trois voix de marge. Mais 34 élus démocrates ont aussi voté contre. Pas un seul républicain n’a voté pour.

Trois quart d’heure à peine après ce vote « historique », les représentants adoptaient déjà (par 220 voix contre 211) un premier ensemble de corrections à la loi tout juste adoptée. Une manœuvre pas très reluisante, mais qui seule a pu sauver la réforme après que les démocrates ont perdu en janvier dernier leur « super majorité » au Sénat. La loi adoptée ce dimanche soir est la version déjà votée au Sénat (en décembre, quand les démocrates y avaient encore leur super majorité). Comme cette version est loin de satisfaire les démocrates de la chambre, ceux-ci ont négocié avec les sénateurs cet ensemble de corrections que le Sénat est maintenant censé adopter cette semaine.

 

Peu avant minuit, c’est un Obama l’air un peu fatigué mais souriant bien sûr qui s’est aussitôt félicité de cette « victoire » . « Voilà à quoi ressemble le changement » a lancé le président, qui de fait réalise là enfin sa première grande promesse de campagne.

 

Sur le fond, cette réforme ne mérite pas forcément tout le pathos dont l’enveloppent autant le président que ses détracteurs. La loi obligera la plupart des Américains à se doter d’une assurance maladie, elle étendra considérablement Medicaid, le programme d’assurance publique des plus pauvres, et interdira aux assureurs de prétexter de « conditions préexistantes » pour refuser de couvrir un malade. Mais la réforme reste basée sur le principe de l’assurance privée, elle rafistole un système extrêmement complexe, opaque et inégalitaire, plutôt que le refonder. Les assureurs profiteront des larges subventions publiques permettant aux plus pauvres de se couvrir. On peut douter aussi que cette grande œuvre de raccommodage permettra vraiment d’enrayer les coûts effarants du système de santé américain, comme les démocrates le promettent.