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Un triple play pour moins de 20 euros.

Un triple play pour moins de 20 euros.

Le site en source?

 

 

 

Iliad est sur tous les fronts. Alors que le groupe s’apprête à devenir le 4e opérateur de téléphonie mobile l’an prochain, sa filiale Alice – rachetée 800 millions d’euros en 2008 - a lancé mardi une offre triple play à 19,90 euros par mois (voir encadré). Une façon d'enrayer la baisse de son nombre d'abonnés (-100.000 depuis le début de l’année) et de bouleverser le marché alors que les prix tournent généralement autour de 30 euros.
 
Tout le monde pourra-t-il profiter de cette offre?
Oui, à condition de vivre en zone dégroupée. «Cette offre n’est pas réservée aux seuls foyers qui ne sont pas connectés, assure Olivier Gravelle, directeur marketing d’Alice. Même ceux qui ont déjà un abonnement chez un fournisseur d’accès à Internet (FAI) pourront souscrire à notre offre AliceBox Initial.» A condition de résilier son abonnement puis de s’inscrire chez Alice. Une opération qui peut prendre plusieurs semaines. Par exemple, chez Free, le délai de résiliation varie. «La résiliation sera effective au choix de l'abonné, soit dès la réception du formulaire de résiliation, soit le dernier jour du mois de réception (date de l’accusé réception faisant foi)  du formulaire de résiliation», selon les conditions générales de vente en vigueur depuis le 1er février 2009.
 
Les clients Alice pourront-ils moduler leur abonnement?

Non, il leur faudra se désabonner pour souscrire à la nouvelle offre. Idem pour les clients Free, qui appartient également au groupe Iliad.
 
Qui cible Alice avec cette nouvelle offre?
«Nous voulons capter les foyers qui n’ont pas d’abonnement ADSL», explique Olivier Gavrelle sans pour autant préciser les objectifs d’abonnements de l’AliceBox Initial. Selon lui, ce marché se compose essentiellement de jeunes étudiants et travailleurs, de familles monoparentales et de seniors qui «ont des moyens restreints» ou «n’ont pas encore opté pour l’ADSL» et représente «8 à 10 millions» de clients potentiels.
 
Quel intérêt pour le consommateur?
Contacté par 20 minutes, Edouard Barreiro, de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, est mitigé. «Quand on regarde dans le détail, cette offre n'esg pas si avantageuse car on perd en rigidité ce que l'on gagne dans le tarif», souligne-t-il, épinglant la durée d'engagement de 12 mois et les frais d'entrée et de sortie élevés à 85 euros. «On peut dire que c'est un moyen d'avoir Internet pour les gens qui ont peu de moyens ou moins besoin de services», ajoute-t-il. Quant à l'avenir des tarifs dans l'Hexagone, Edouard Barreiro ne s'attend pas à un miracle, d'autant qu'il reconnaît que les internautes français sont déjà parmi les mieux lotis. «Nous avons l'Internet le moins cher dans le monde. En Allemagne ou en Belgique, l'équivalent de l'offre française coûte 60 euros et aux Etats-Unis entre 60 et 80 euros», précise-t-il.

L’offre triple play à 20 euros par mois va-t-elle devenir le nouveau standard?
A priori non. Numericable est le seul à plancher sur une offre similaire, qu’il doit lancer le 6 décembre prochain. Cette concordance marketing ne laisse pourtant pas présager de révolution tarifaire, selon Olivier Gavrelle. «Chez Free, le positionnement est différent, explique-t-il. La politique de la marque est de proposer un abonnement à prix unique (29,99 euros par mois, ndlr) dans lequel on va ajouter des services.» Free ne devrait donc pas proposer d’offre à 20 euros. De son côté, Orange (France Télécom) est bloqué par sa position d’acteur dominant qui lui empêche de pratiquer des tarifs trop bas sous peine d’être épinglé pour dumping. SFR, qui commercialise la neufbox, se refuse à tout commentaire.

Les prix français peuvent-ils encore baisser?
«Lorsque l'on regarde les nouvelles offres, on s'aperçoit que le service baisse avec le prix, selon Edouard Barreiro. Pour que les prix baissent vraiment, il faudrait que les opérateurs paient moins cher la location de la ligne de l'abonné à France Télécom (9 euros, ndlr). Mais ce serait réduire aussi les investissements dans le développement du réseau.»
Sandrine Cochard